LYON   

 

L’Hôpital de la Charité fut  édifié à Lyon dans les années 1622 –1636 pour remplacer le   vieil  Hôtel-Dieu vétuste. L’apothicairerie fut placée au rez-de-chaussée, à l’entrée Nord-Ouest     du cloître, proche de la salle où les malades étaient examinés. Les règlements de l’Hôtel-Dieu pour 1636 donnent  sa description :

« Il y a une très belle boutique de pharmacie, garnie de toutes sortes de drogues, huyles,  essences, syrops et compositions nécessaires, en laquelle en présence des recteurs et des médecins se font les plus importantes compositions, comme la Thériaque,  confection alkermes et confection hyacinthe; et est ladite boutique accompagnée d’une  arrière boutique et des cabinets propres à tenir les provisions de   ladite boutique plus importantes; et il y a aussi une petite cour et un puits joint ne servant à autre chose, que pour ladite boutique, et dedans ladite cour il  y a un couvert sous lequel sont les chaudières et fourneaux servant pour les distillations, le tout très bien  accommodé. »

La pharmacie est de nos jours reconstituée au  Musée des Hôpitaux. Dans les boiseries sculptées, sous la statue représentant Galien, sont rangées  des faïences de Lyon du XVI ° au XIX° siècles :  pots, chevrettes,  piluliers. Parmi les accessoires, il est à remarquer une boite à dorer les pilules. Les métaux précieux étaient utilisés en thérapeutique et l’usage de dorer la pilule remontait  à la médecine arabe. En effet, Avicenne, le médecin de l’an mil préconisait cette préparation qui en plus de ses qualités intrinsèques pouvait rendre attrayante la  pilule auprès du malade.

 

 

L’Hôtel-Dieu de Lyon, fondé au XII°  siècle n’a pas eu d’apothicaire à demeure avant le XVI° siècle car c’était un établissement d’hospitalité et non de soins. C’est en 1527 que la confrérie des apothicaires et des épiciers de la ville y créa une pharmacie. A partir de 169-, la pharmacie s’ouvrit à la vente au public, ce qui fut source de conflits avec les apothicaires de la ville. C’est seulement le premier octobre 1942, qu’elle cessa son activité.

Les boiseries du XVII° siècle, dues au maître menuisier Coustou, présentent des panneaux comportant des tiroirs ou des alvéoles qui  reçoivent les pots de faïence.

Ces boiseries sont à l’heure actuelle au Musée des Hospices Civils. Ce musée conserve environ 850 faïences du XVI° au XIX° siècles provenant des pharmacies de l’Hôtel Dieu, de la Charité et de l’Antiquaille et d’un dispensaire de Sœurs de Saint-Vincent de Paul.